Note brève sur l’écologie du droit saisie comme énonciation

(P111)
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2004

In Cosmopolitique, 2004, numéro spécial sur le droit coordonné par Frédéric Audren et Laurent de Sutter, n°8, pp. 34-40

Abstract

Pour saisir ce que j’ai appelé ‘le passage du droit’ remplaçons d’abord le mot droit par ‘enchaînement’ pour ne pas le confondre avec l’institution juridique elle-même; intéressons nous ensuite à l’expérience de pensée suivante: dans le débrayage énonciatif, comment parvient-on à suivre les déplacements entre énonciateurs, énonciataires et énoncés? Réponse: c’est impossible puisqu’il est de la nature de l’énonciation d’envoyer, c’est à dire de perdre le lien entre celui qui parle et ce qui est dit –y compris dans l’énoncé ‘ego cogito’ ou ‘moi je dis’ comme l’ont bien vu des générations de grammairiens et de sémioticiens. Cette perte, d’autres régimes en profitent à fond. Par exemple, pour prendre le cas le plus frappant, l’énonciation politique dont la véridiction repose sur cette confusion entre celui qui parle, ce qu’il dit et celui qui le fait parler; ou bien évidemment, l’énonciation dite ‘de fiction’ dont la vérité particulière repose au contraire sur l’envoi dans des positions ambiguës, inassignables.