Un chapitre dans un livre sur les leçons à tirer de la ZAD NDDL
Dans Eloge des mauvaises herbes, ce que nous devons à la ZAD, Les liens qui libèrent, 2018 ; repris en « Eloge de la ZAD » bonnes feuilles dans le Nouvel Observateur 7-6-18 pp. 75-77.
A considérer le tas de cartouches de bombes lacrymogènes et de grenades lâchées ces derniers temps sur la ZAD de Notre Dame des Landes, on ne peut douter qu’il s’agisse d’une violence d’État. Tout pousse à s’indigner contre l’incompréhension des autorités devant l’originalité de la situation et à demander la suspension de ces procédures d’évacuation et de démantèlement. C’est pourtant une autre ligne que je voudrais suivre ici : si l’État est aveugle, c’est aussi à la ZAD et surtout à ceux qui soutiennent les zadistes, d’enseigner à l’État comment il doit désormais se comporter quand la question des terrains de vie ou des territoires en lutte se trouve abordée. On objectera que ce n’est pas la responsabilité de ceux qui subissent la violence d’avoir une telle vision de leur rôle ; c’est aux autorités de savoir comment se comporter et quelle est la limite de leurs actions.
C’est peut-être vrai en général, mais pas dans ce cas particulier, puisque la ZAD de Notre Dame des Landes a déjà enseigné à l’État français une leçon assez pénible.