Guerre des sciences –un dialogue
Michael Scharpin (editor) Wissenschaftsfeinde? Science wars une die provocation der Wissenschaftsforschung Westfalishes Dambfboot,pp 174-184, 2001
Elle—Ah, vous êtes sociologue et vous étudiez les scientifiques ? Alors vous allez pouvoir m’expliquer. Je n'arrête pas d'entendre parler de « guerre des sciences » dans mon labo. On se bat à propos de quoi exactement?
Lui—Si seulement on le savait ! On saurait vers quel front se diriger, quel équipement emporter, quel camouflage adopter. Mais là, ça tire dans tous les sens. Pas facile de s'y retrouver.
Elle—J'ai entendu dire qu'il s'agissait d'éviter le relativisme, mais comme je suis physicienne, cela me paraît difficile, car sans la relativité on ne pourrait faire aucune mesure, on serait toujours prisonnier d'un point de vue; nous, dans notre discipline, nous avons besoin de la relativité des cadres de référence pour travailler. Surtout moi qui travaille sur des évènements proches du Big Bang, pas chez vous?
Lui—(en soupirant) Si, si, bien sûr, mais le « relativisme » est l’une des victimes de cette guerre, une réfugiée ; chez vous cela veut dire « relativité » ; dans les humanités et en morale c'est une injure, cela veut dire: « Ah, vous croyez alors que tous les points de vue se valent, que toutes les cultures sont égales, que l'on peut mettre la vérité et l'erreur sur le même plan, que Rembrandt et les graffitis ont la même valeur et que, entre les créationistes et les évolutionnistes, on ne peut pas trancher, parce que tout se vaut et que anything goes. »
Elle—Mais vous pensez ça! C'est horrible alors! On a raison dans mon labo de me dire de ne jamais sortir avec un sociologue…
German translation
Wissenschaftsfeinde? Science wars une die provocation der Wissenschaftsforschung Westfalishes Dambfboot,pp 174-184, 2001