Réédition de Paris ville invisible avec une nouvelle maquette qui rend le texte enfin lisible
Paris se donne si facilement au regard des peintres et des touristes, on l’a si souvent photographiée, on a publié sur la Ville Lumière tellement de beaux livres, qu’on oublie les difficultés des milliers d’ingénieurs, de techniciens, de fonctionnaires, d’habitants et de commerçants, pour la rendre visible.
Ce petit livre voudrait, par le texte et par l’image, cheminer à travers la ville en explorant quelques unes des raisons qui empêchent de l’embrasser facilement d’un seul coup d’oeil.
L’enquête photographique nous fait d’abord visiter des lieux, habituellement fermés au passant, où s’élaborent les innombrables techniques qui rendent la vie possible aux parisiens (service des eaux, Préfecture de police, périphérique, “panoptiques” divers d’où l’on voit Paris tout entier). Il nous permet ensuite de saisir l’importance des objets ordinaires, de ce mobilier urbain qui forme le cadre de notre vie quotidienne.et qui, par son accumulation, offre aux habitants les moyens de parcourir la ville sans s’y perdre aussitôt, Enfin, il nous rend attentif aux problèmes pratiques que pose la coexistence d’un si grand nombre de gens sur une si petite surface. Tous ces cheminements inattendus permettront peut-être, en fin de compte, de reposer une question plus théorique sur la nature du lien social et sur les façons bien particulières qu’a la société de rester insaisissable.
On oppose souvent le réel et le virtuel, la dure réalité urbaine et les utopies électroniques. Cet ouvrage cherche à montrer que les villes réelles ressemblent aux “Villes invisibles” d’Italo Calvino. Aussi encombrée, saturée, asphyxiée qu’elle soit, dans Paris ville invisible on se met à respirer plus à l’aise.