Iconoclash : Fabrication et destruction des images en science, en religion et en art
Exposition
Zentrum für Kunst und Medientechnologie (ZKM)
May 2002 | Karlsruhe, Germany
http://www.iconoclash.de
Curators: Peter Galison, Dario Gamboni, Joseph Leo Koerner, Bruno Latour, Adam Lowe, Hans Ulrich Obrist, Peter Weibel
Une exposition internationale mi-août 2002 ZKM Karlsruhe RFA et un livre publié, pour l'occasion, par ZKM &MIT Press (mai 2002) sous la direction de Bruno Latour & Peter Weibel. Pourquoi icono-clash et pas -clasm ?
L'iconoclasme détruit une image, une icône, une représentation. Devant ce geste on ne peut que se réjouir ou s'indigner. Dans un icono-clash -néologisme inventé pour la cause- on ne sait pas ce qui s'est passé, le plaisir et la fureur se trouvent suspendus ; leur font place le doute, l'inquiétude et l'incertitude sur ce qui se passe vraiment quand on veut produire ou détruire des représentations.
Le but de l'exposition est de mesurer à nouveau la confiance et la méfiance que nous avons dans les images et, plus largement dans les procédures de représentation, en confrontant systématiquement les pratiques de construction et de bris d'images en science, en religion et en art.
L'histoire occidentale a été obsédée depuis toujours par cette alternative impossible : " Si seulement nous pouvions nous passer de toute représentation ; nous ne pouvons pas nous passer de représentation ". D'où une frénésie particulière et une passion à la fois pour et contre les images qui a pour effet une fécondité sans égale.
D'Abraham aux Talibans, de Galilée à Einstein, de Piero à Duchamp, cette obsession pour et contre les images s'est manifestée de mille façons contradictoires que ce soit en science par le refus de l'intuition au bénéfice du formalisme, en religion par les violentes querelles iconoclastes, en art moderne et contemporain par la dispute, incessamment rejouée, pour et contre la représentation et ses multiples avatars.
En comparant ces obsessions dans trois domaines dont les productions sont rarement rassemblées en un même lieu, l'exposition vise à transformer l'iconoclasme d'une ressource indiscutable en un sujet de discussion, voire de méditation. Plus largement, elle vise à remettre en question les évidences de l'esprit critique et à suspendre, pour un temps, le geste iconoclaste. Quand le bras du critique frappe les faux-semblants, les croyances, les intuitions, quoi d'autre se trouve détruit ? Quand on a frappé les idoles, qu'est-ce qui s'est trouvé détruit par erreur ?