Une tribune dans le supplément du Monde sur l'anthropologie à l'époque de l'anthropocène
On admire au Quai Branly les merveilleux restes de cultures multiples à jamais disparues. On les regarde aujourd’hui d’une toute autre façon. Pourquoi ? Parce que ce sont désormais les cultures auxquelles appartiennent les visiteurs qui semblent, à leur tour, menacées de disparition. Voilà qui change le regard par l’apparition d’une sorte de connivence quelque peu tragique entre les visiteurs contemporains et les peuples anciens.
Ou plutôt, c’est la notion de « culture » séparée de la « nature » qui semble plus incertaine. La presse, en effet, tous les jours, nous rappellent que nous devrions tourner nos regards vers un ensemble d’êtres, les vents, les mers, les cieux, les ouragans, les semences, les généalogies, les montagnes ou les volcans, que l’on retrouve mentionnés, à tout instant, dans le texte des cartels qui nous expliquent les pièces à découvrir dans les vitrines. Le Monde supplément Sciences & Techniques 11 mars 2015
(English translation kindly done by Timothy Howles)