Défendre l'Europe ou défendre l'UE? (Dans AOC 8 juin 2018)
Quand on parle de l’Europe, quatre-vingt-dix-neuf-fois sur cent, c’est pour désigner Bruxelles et l’Union Européenne. Je m’en étonne toujours car, pour moi, l’Europe désigne un pays, un paysage, une histoire, une tragédie, une aventure, une responsabilité, bref mille attachements qui ne peuvent en aucun cas se réduire à une organisation, à un « machin » comme disait de Gaulle. Limiter l’Europe à l’UE, serait comme de confondre la France avec l’État. Tous les Français, que je sache, sont parfaitement capables de différencier la critique du gouvernement avec les sentiments qu’ils ont pour la France. Alors, pourquoi diable sommes-nous si peu capables de différencier notre hostilité à la machine européenne de nos attachements multiples à l’Europe comme pays ? Autrefois, on pouvait distinguer le gouvernement d’une nation, et ce qu’on appelait, d’un terme aujourd’hui désuet, la patrie. Pourquoi ne peut-on pas distinguer l’UE, d’un côté, et ce qu’on devrait, de l’autre, pouvoir appeler « la patrie européenne ».