Entretien sur les territoires et la politique publique avec Stéphane Cordobès, Horizons publics, n° 4 juillet 2018 pp. 17-22
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Le territoire a longtemps été un espace défini par l’État avec ces fron-tières administratives. C’était aussi ce dont il fallait partir pour se mo-derniser et qui a conduit à ces déplacements des campagnes vers les villes, des villes vers les métropoles, puis des métropoles vers l’international. Ce mouvement de globalisation, de transfert d’un attracteur local vers un attracteur global, a prévalu jusque dans les années 80 et le début de la crise écologique. Aujourd’hui le retour du territoire me semble inéluc-table. Mais il s’agit d’un nouveau territoire qui s’est chargé de matéria-lité et dans lequel on s’intéresse au sol, à la biodiversité, aux forêts, à la pollution, au climat, à l’eau, etc. La crise écologique oblige à prendre en compte toutes ces dimensions lesquelles, en même temps qu’elles sont in-tégrées au territoire, modifient sa taille, sa géométrie. Le nouveau terri-toire, contrairement à l’ancien, déborde non seulement des frontières admi-nistratives, mais il s’inscrit dans des réalités différentes qui ajoutent de nouvelles dimensions.