Comment ne pas unifier trop vite ce qui pourtant « nous » enserre « tous ». L’énigme de Gaia présentée par un anthropologue des Modernes à des philosophes africains
Non publié
Présentation à distance , atelier de la pensée, Dakar, 23 mars 2022
Je vais donc accélérer les choses en reprenant, avec de très petits changements, une citation de notre collègue Séverine Kodjo qui m’avait beaucoup frappée quand elle était parue dans le journal Le Monde. En s’efforçant de convaincre ses lecteurs de l’importance de la philosophie africaine, elle écrivait ceci: « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas de rejeter systématiquement tout ce qui vient d’Occident, mais de saisir en quoi les concepts ou les paradigmes produits par les sciences occidentales peuvent être, ou pas, pertinents pour appréhender les réalités africaines. Et, dans le même mouvement, revaloriser des savoirs et des savoir-faire issus des cultures africaines qui avaient été dépréciés, voire interdits, par le colonisateur. »
Ce qui m’avait saisi dans cette phrase, c’est à quel point elle présentait exactement ce que je faisais moi depuis cinquante ans, à ceci près que ma cible c’était la philosophie ou mieux l’anthropologie philosophique de ces mêmes sociétés dites « occidentales ».